Ils contestent leurs conditions de détention à Poitiers et à
Saint-Martin-de-Ré. Le cas de douze détenus a été examiné par le
tribunal administratif.
Les conditions actuelles de détention à la centrale de
Saint-Martin-de-Ré sont-elles dignes? Les conditions de détention dans
l'ancienne prison de la Pierre-Levée à Poitiers étaient-elles normales?
Non, pour Lee Takhedmit avocat poitevin de douze personnes qui les contestent devant le tribunal administratif de Poitiers.
"Fermez-la ou bien rénovez-la!"
L'enjeu
est symbolique pour la Pierre-Levée rénovée et reconvertie depuis en
centre de semi-liberté. Il est toujours d'actualité pour le site rétais
où les détenus purgent des peines de longue durée.
Un premier épisode
s'était joué en 2010-2011 devant le tribunal administratif pour fixer
provisoirement le montant de l'indemnisation d'une cinquantaine de
détenus. Hier, douze dossiers arrivaient au fond pour en fixer
définitivement le montant.
« Pour Poitiers, nous avions obtenu
des indemnisations provisoires. La justice avait estimé qu'il y avait
effectivement des problèmes liés à l'hygiène et à l'intimité. Mais pour
Saint-Martin-de-Ré les magistrats trouvaient que la situation était
moins dramatique sur ce plan-là. Le souci, c'est qu'à Saint-Martin, ils
sont dans des cellules de 6 m. Ils sont seuls dedans, mais le détenu est
comme un hamster en cage. »La plupart des requérants rétais sont encore dans leur cellule, indique leur avocat.
« Engager
une procédure n'est pas neutre. On le leur fait parfois payer. Mais il y
a vraiment une volonté altruiste chez eux de faire changer les choses.
Il faut soit fermer cette prison, soit la réhabiliter! »Les détenus réclament des sommes indexées sur leur temps de détention. Elles vont de 450 à 7.950€.
Le rapporteur public a conclu au rejet des requêtes déposées. La décision du tribunal sera connue début janvier.
Ce
contentieux s'était fortement développé après des décisions favorables
rendues par quelques tribunaux administratifs. Devant l'inflation du
nombre de requêtes, les provisions accordées alors avaient subitement
beaucoup diminué.
La requête géante lancée par l'avocat poitevin,
répartie en plusieurs audiences, vise à obtenir l'harmonisation des
sommes octroyées pour des prisonniers qui avaient les mêmes conditions
de détention. A durée égale, elles allaient parfois du simple au double.